Depuis sa fondation en 1963, l’Association des Concerts Min-On s’est attachée à promouvoir les échanges culturels au niveau international à travers la musique et les arts du spectacle. À ce jour, des artistes en provenance de cent pays ont été accueillis dans des salles du Japon, et des centaines d’artistes japonais se sont pour leur part produits sur des scènes mondiales. Ce partenariat florissant a permis à des millions de spectateurs du monde entier de connaître et d’apprécier des cultures différentes de la leur. La Chine occupe une place prééminente dans le cadre de ces initiatives.
Les liens entre Min-On et la Chine remontent à 1975, lorsque la Troupe d’Art de Pékin est venue pour la première fois en tournée au Japon. Depuis lors, plus de 40 autres groupes artistiques se sont produits à quelque 2.000 occasions dans tout l’archipel nippon. Mais aussi remarquables que soient ces échanges, leur résilience aux vicissitudes diplomatiques est encore plus impressionnante.
En effet, c’est dans le cadre des manifestations destinées à célébrer le cinquantenaire de la fondation de Min-On que la Troupe Acrobatique Chinoise de Shenyang fut invitée en 2013 à effectuer une tournée japonaise. Cependant, cette année-là marquait le point le plus bas dans les relations sino-japonaises depuis la normalisation des liens diplomatiques en 1972.
Les tensions bilatérales n’ont pourtant nullement désemparé cette troupe. En effet, ces acrobates chinois, reconnus parmi les meilleurs dans leur pays, étaient réputés pour leur « diplomatie acrobatique », ayant déployé leurs talents devant le Président des États-Unis de l’époque, M. Nixon, à une période où la Guerre Froide battait son plein, avant que les deux pays ne rétablissent leurs relations diplomatiques.
La tournée japonaise de la Troupe Acrobatique Chinoise de Shenyang devait normalement se dérouler dans 41 villes entre mars et mai 2013 mais les acrobates formulèrent le souhait de se rendre dans la région de Tohoku – frappée deux ans plus tôt par un tremblement de terre et un tsunami qui avaient fait des milliers de victimes et des dizaines de milliers de sans-abri. Ils étaient mus par le désir de se rendre si possible utiles et d’apporter de l’espoir aux victimes. En réponse à cette requête, Min-On organisa immédiatement dans deux villes de cette région sinistrée des concerts de bienfaisance spéciaux ouverts aux habitants de la municipalité à titre gratuit.
En raison de contraintes logistiques, ces spectacles ne purent se dérouler selon le programme initial et durent être écourtés de moitié, de nombreux acrobates ne pouvant finalement se produire sur les planches. Cependant, toute la troupe se présenta pour la révérence finale – un moment d’enthousiasme électrisant et de profonde émotion pour tous les participants. Le concert terminé, l’un des dirigeants de la troupe déclara dans une interview à la chaîne nationale de télévision NHK :
« Selon un dicton, ‘Mieux vaut un ami proche que des relations qui habitent loin.’ Or, nos deux pays sont en effet des voisins proches. Nous estimons qu’il importe de maintenir les échanges et de se soutenir mutuellement, quelles que soient les circonstances. »
La bonne entente entre Min-On et la Chine a toujours été préservée, même lorsque les relations diplomatiques bilatérales étaient au plus bas. Ce n’est qu’à deux reprises que ce courant d’échanges culturels fut interrompu : lors de la crise du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2004, et cette fois-ci, en raison de la Covid-19.
Le fondateur de Min-On, M. Daisaku Ikeda, avait autrefois fait observer :
« Si l’on compare les relations politiques et économiques à des navires, les liens entre les peuples sont comparables à la mer. Tant que l’océan de la compréhension et de l’amitié mutuelles continue d’unir les gens, il est possible de maintenir des interactions amicales, même durant les crises où les navires risquent de s’échouer. Par conséquent, les échanges dans les domaines de la culture, de l’éducation, et de la paix constituent des voies royales nourrissant une amitié et une bonne entente impérissables. »
La pandémie n’est qu’un écueil dans le vaste et indomptable océan des échanges entre les peuples. Min-On continuera à s’investir avec la Chine afin de relier le cœur des gens grâce à la musique et aux spectacles vivants.
